Nord-Kivu : les habitants de Lubero sous le choc après deux attaques meurtrières des ADF

La peur et la colère ont de nouveau régné ce jeudi 8 mai en territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, après deux attaques meurtrières attribuées aux rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF), ayant coûté la vie à au moins dix civils.

La première attaque, intervenue dans la nuit du mercredi 07 au jeudi 08 mai à Mambembe, dans le quartier de Njiapanda-Manguredjipa, a connu un bilan de deux civils tués, d’après la société civile locale. Elle affirme également que plusieurs maisons d’habitations et de commerces ont été réduites en cendres, et un camion ainsi qu’une moto incendiés.

« Cette attaque est sans précédent dans cette partie de Njiapanda. La population est terrorisée. Il est urgent que les autorités interviennent », a déclaré Fiston Katembo, président de la société civile locale, joint au téléphone par Bunia-info24.net.

Ce jeudi, en guise de protestation contre l’inaction des autorités, les habitants du milieu ont décidé de suspendre les activités laissant place à une paralysie totale des activités. Les écoles et les maisons de commerces ont été fermées, alors que les jeunes ont transporté le corps d’une victime devant le bureau local de la Police Nationale Congolaise pour interpeller les responsables sécuritaires.

Quelques heures après le drame de Njiapanda, les ADF ont de nouveau opéré dans la localité de Maseme, au sud du secteur des Bapere. Le bilan provisoire fait état d’au moins huit civils tués, mais les chiffres pourraient être revus à la hausse, les cadavres étant encore visibles sur les lieux à la tombée de la nuit.

Ces attaques surviennent dans un climat de recrudescence des violences perpétrées par les ADF dans l’est de la République démocratique du Congo. Le mois dernier, plusieurs villages de Beni ont été ciblés par ces rebelles, entraînant la mort d’une trentaine de personnes et le déplacement des milliers de civils.

Malgré l’intensification des opérations militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les ADF dans le secteur de Beni, la menace demeure persistante, bien que certains leaders du mouvement terroriste ADF ont été neutralisés. Face à la montée des violences, les acteurs de la société civile ne cessent d’alerter les autorités.

« L’inaction du gouvernement face à ces massacres est inquiétante. Nous demandons une réponse immédiate et plus efficace pour restaurer la sécurité », a martelé Priscille Musanga, militante des droits de l’homme et coordinatrice d’une ONG locale.

Les organisations humanitaires dénoncent, quant à elles, une détérioration des conditions de vie des populations affectées. Des milliers de personnes ont fui leur domicile, exacerbant la crise humanitaire dans une région où les camps des déplacés débordent déjà des réfugiés. Le cas du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui a lancé un appel à l’aide humanitaire, exhortant les autorités congolaises à renforcer la protection des civils, alors que l’Union Européenne a condamné fermement ces attaques, plaidant pour une action concertée visant à éradiquer la menace des ADF.

Justin Mupanya, à Beni

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