Ce vendredi 17 janvier, la République démocratique du Congo commémore le 64e anniversaire de l’assassinat de Patrice Émery Lumumba, premier Premier ministre et héros national du pays. Cependant, cette journée de mémoire sera marquée par une absence notable : la famille Lumumba a décidé de boycotter les cérémonies publiques en protestation contre la récente profanation du mausolée dédié à leur père.
Un mausolée profané et une famille en quête de justice
Le 19 novembre 2024, le mausolée érigé à la Place de l’Échangeur de Limete, à Kinshasa, a été vandalisé par des individus non identifiés. Des vitres ont été brisées, et une tentative de vol de la relique de Lumumba aurait eu lieu, suscitant l’indignation nationale. Face à cet acte, la famille Lumumba exige des réponses.
Roland Lumumba, fils du héros national, a déclaré : « Tant que la famille n’aura pas les résultats des enquêtes sur cette profanation, aucune activité publique ne se tiendra. En tant que chrétiens, nous organiserons une messe, mais elle se tiendra à la résidence familiale et non à la cathédrale, comme le veut la tradition. »
Les autorités rassurent, la famille persiste
Malgré le boycott familial, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a affirmé que les cérémonies prévues au mausolée se dérouleraient comme initialement planifiées. Cependant, la suspension des activités publiques par la famille Lumumba met en lumière les attentes envers le gouvernement pour élucider cet acte qui porte atteinte à la mémoire de l’un des plus grands symboles de la lutte pour l’indépendance.
Un héros dont l’héritage transcende les générations
Assassiné le 17 janvier 1961 dans un contexte de tensions politiques et de rivalités internationales, Patrice Lumumba est devenu un symbole mondial de la lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Son corps, démembré et dissous dans de l’acide sulfurique, a été victime d’un traitement macabre orchestré par des autorités belges. Une dent, conservée comme « souvenir » par un officier belge, a été restituée à sa famille en 2022.
Les responsabilités internationales dans cet assassinat sont bien documentées : la Belgique a reconnu sa complicité et présenté des excuses officielles en 2002, tandis que les États-Unis et les Nations unies ont été critiqués pour leur rôle dans la déstabilisation de son gouvernement.
Un devoir de mémoire crucial
Chaque année, la commémoration de l’assassinat de Lumumba rappelle l’importance de rendre justice aux victimes des crimes politiques et d’éduquer les générations futures sur les sacrifices consentis pour l’indépendance. Le combat de Lumumba pour un Congo uni et souverain demeure une source d’inspiration pour les mouvements de libération en Afrique.
Alors que les enquêtes se poursuivent sur la profanation de son mausolée, cette commémoration 2025 s’inscrit dans un contexte particulier, où le devoir de mémoire se conjugue à la quête de vérité et de justice.
Justin Mupanya, depuis Beni
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