Des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), membres de la Synergie Wazalendo Front Grand-Nord, ont brisé leur silence. Réunis à Lubero, ils ont exprimé, dans une lettre rendue publique ce samedi, leur mécontentement envers les décisions qu’ils jugent préjudiciables, prises par les autorités militaires et administratives du Nord-Kivu.
Leurs griefs s’articulent autour de plusieurs axes, à commencer par la progression alarmante des groupes armés M23-AFC et ADF-NALU. Aux yeux des VDP, ces menaces ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent de la part des responsables en charge de la sécurité. Pire encore, ils dénoncent et accusent certains hauts gradés des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), d’entraver leurs efforts sur le terrain, malgré leur engagement à répondre à l’appel du président Félix Tshisekedi.
Dans leur ligne de mire, la gestion du général major Kakule Somo Evariste, gouverneur militaire du Nord-Kivu, fait l’objet de vives critiques. Selon eux, ses décisions, notamment le retrait des VDP des zones de front pour des formations, sapent le moral et la dynamique des volontaires, alors même que l’insécurité ne cesse de croître. Ils dénoncent également l’apparition, à Butembo, de groupes surnommés « faux Wazalendo », créant, selon eux, confusion et division parmi les rangs.
Ces volontaires pointent également un doigt accusateur sur les problèmes logistiques. Depuis février dernier, la distribution des rations militaires, vitale pour leur mission, a cessé. Ils évoquent avec nostalgie l’époque où, sous le commandement du défunt général major Peter Chirimwami, ces aides, bien que modestes, leur étaient accessibles. Ils réclament également le retour d’un véhicule ambulance et la libération de plusieurs membres détenus à Beni et Butembo.
Un autre point de discorde réside dans la nomination récente du colonel Sekololo Syprier comme coordonnateur des VDP. Selon eux, ses liens supposés avec l’ennemi compromettent la stratégie globale de défense.
Malgré leurs doléances, les VDP persistent dans leur engagement aux côtés des FARDC. Ils lancent un appel au président de la République, espérant que leurs revendications trouveront une oreille attentive, afin de restaurer une synergie efficace dans la lutte pour protéger la patrie.
« Nous restons résolus. La défense de la patrie est notre devoir sacré, » concluent-ils avec détermination.
Justin Mupanya