Une tentative d’exportation illégale de cacao a été déjouée ce lundi 19 mai par les services de l’office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC) dans le secteur de Ruwenzori, situé en territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Cette cargaison composée de 118 sacs de cacao, équivalent à près de cinq tonnes, était destinée à une exportation frauduleuse vers l’Ouganda en violation des lois régissant la commercialisation des produits agricoles en République Démocratique du Congo.
D’après Kaswera Syvialeghana Alphonsine, Directrice de l’ONAPAC à Beni, cette opération marque un tournant dans la lutte contre le trafic illicite du cacao. Elle condamne toutefois la violation des textes règlementaires régissant la commercialisation du cacao.
« Le commerce de ce produit est strictement réglementé. Il ne peut être traité à la légère comme des denrées ordinaires. Les opérateurs économiques doivent impérativement se soumettre aux normes nationales et internationales », a-t-elle déclaré à la presse.
La cargaison saisie a été conduite à l’entrepôt officiel de l’ONAPAC à Beni. Elle appartient à 17 opérateurs économiques résidant dans les communes de Lume et Bulongo, ainsi que dans d’autres localités environnantes. Plusieurs de ces commerçants étaient présents lors du constat judiciaire, mais ont préféré garder le silence face aux journalistes.
Une filière stratégique exposée à la contrebande
Cette saisie intervient dans un contexte de pressions croissantes sur la filière cacao dans la région. La différence de prix entre les marchés congolais et ougandais, où le kilogramme se vend quelques dollars plus cher, pousse certains producteurs ou commerçants à tenter de contourner les voies légales d’exportation.
Mais, au-delà de la simple perte de revenus pour l’État congolais, la contrebande du cacao constitue un danger pour la stabilité régionale. Des rapports des Nations Unies et des ONG locales révèlent que les groupes armés, notamment les ADF, exploitent ce trafic pour financer leurs activités dans la région de Beni, théâtre de violences récurrentes depuis plus d’une décennie.
Cependant, l’ONAPAC multiplie des actions de sensibilisation et de contrôle sur le terrain.
« Notre objectif est de protéger la filière cacao, qui est une source importante de revenus pour notre économie locale. Toute exportation doit passer par les circuits officiels pour garantir la traçabilité et la qualité du produit », a rappelé la Directrice de l’ONAPAC.
Les autorités judiciaires ont ouvert des enquêtes pour identifier tous les responsables, qui seraient impliqués dans cette tentative de fraude. Des sanctions pourraient être prononcées à l’encontre des commerçants impliqués dans ce trafic illicite, conformément à la législation en vigueur.
Justin Mupanya, correspondant à Beni
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