Lubero : La justice militaire frappe fort contre les abus dans les rangs des FARDC

Un vent de justice a soufflé ce mardi 8 juillet 2025 à Lubero-centre, où le Tribunal militaire de garnison de Butembo-Lubero a condamné 24 militaires et un civil pour des exactions commises contre des civils, dans un contexte de conflit armé persistant.

À l’issue de plusieurs jours d’audiences foraines, les juges ont infligé des peines allant de 5 à 20 ans de prison. Deux militaires ont été condamnés à mort pour des actes qualifiés de « crimes particulièrement odieux ». Ces condamnations concernent notamment des cas de viols sur mineures, de meurtres, et d’autres violations graves des droits humains.

En plus des peines de prison, les coupables devront verser une somme globale de 25 000 dollars américains aux victimes, à titre de réparation. Parmi les faits reprochés, quatorze cas de viols sur des filles mineures ont été confirmés par des éléments de preuve irréfutables.

Un tournant dans la lutte contre l’impunité

L’organisation de ce procès à Lubero, localité située non loin des lignes de front avec les rebelles du M23, envoie un message fort : l’État congolais entend affirmer son autorité et rétablir la confiance des populations en la justice, même dans les zones en proie à l’instabilité.

« Cette décision donne enfin une voix aux victimes qui se croyaient oubliées », a déclaré Maître Lydie Kake, avocate des parties civiles. « C’est une victoire, certes partielle, mais significative contre la culture de l’impunité. »

Les condamnés ont été aussitôt transférés à la prison centrale de Butembo, afin d’y purger leurs peines.

La MONUSCO en appui discret mais décisif

La réussite de cette session judiciaire exceptionnelle a également reposé sur l’appui technique et logistique de la MONUSCO. À travers ses composantes Appui à la Justice, Protection de l’Enfant et le Bureau conjoint des droits de l’homme, la mission onusienne a sécurisé le site, protégé les victimes et témoins, et soutenu l’accompagnement judiciaire.

Ce procès est un exemple de coopération entre la justice militaire congolaise et les partenaires internationaux dans le renforcement de l’État de droit dans les régions affectées par les conflits.

Justin Mupanya, correspondant à Beni

Loading

LIRE AUSSI

Adhésion de Didier Likele à la plateforme « Sauvons le Congo », Mont Gabaon réagit

Loading

Nord-Kivu : la Société Civile dénonce un conclave politique jugé hostile à la paix

Loading

Aru : l’ONG Justice Plus clôture un atelier sur la gestion des conflits et la lutte contre les discours de haine

Loading

Ituri : La convention pour les droits humains alerte sur la présence des hommes armés non identifiés à Makoko

Loading

Ituri : 45 personnes tuées et plus de 600 maisons incendiées en deux mois seulement

Loading

‎Mambasa : accusée des tracasseries dans un poste de contrôle, la DGRPI sollicite des preuves pour punir les auteurs

Loading

Ituri : climat de peur persistant face à la menace armée à Mayuano

Loading

Lubero : un mois d’école perdu après l’attaque de Ntoyo

Loading

Beni–Oicha : agitation dans les écoles sur fond de revendications politiques

Loading