Une nouvelle tragédie a endeuillé la province de l’Ituri dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet. Au moins 31 civils ont été tués dans une attaque sanglante attribuée aux rebelles ADF-MTM affiliés à l’État islamique en Afrique centrale (ISCAP), dans la cité de Komanda, territoire d’Irumu. Le bilan reste encore provisoire, et la psychose s’est emparée de la population locale.
Selon des sources concordantes, les assaillants ont surgi aux environs de minuit, s’en prenant à un groupe de fidèles réunis dans la salle CARITAS, à proximité de l’hôpital général de Komanda, où se déroulait une veillée religieuse. Parmi les victimes figureraient plusieurs catéchumènes qui se préparaient à recevoir le sacrement de confirmation ce dimanche.
« L’attaque a débuté vers minuit. Ils ont surpris les gens en prière. Plusieurs déplacés qui vivaient aux alentours ont aussi été tués. Contrairement aux fois précédentes, il n’y a eu aucun signe avant-coureur », a confié un rescapé.
Outre les pertes humaines, des maisons ont été incendiées et des biens de valeur emportés ou détruits. Un camion appartenant à un opérateur économique d’Oicha aurait également été brûlé, selon des témoins sur place.
Une attaque en plein centre
Fait préoccupant, cette incursion meurtrière s’est produite au cœur de la cité, où la présence des forces de sécurité est supposée être plus dissuasive. Cette situation a ravivé les inquiétudes des habitants quant à leur protection.
Le coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH/Irumu), Christophe Munyanderu, dénonce un acte « barbare et prémédité ». Il appelle à un renforcement immédiat de la présence militaire dans cette zone régulièrement ciblée par les groupes armés.
« Komanda reste une cible vulnérable malgré l’état de siège. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités pour protéger les civils », a-t-il déclaré.
Colère et exigence de réponses
Ce dimanche matin, les corps des victimes gisaient encore sur les lieux. Des habitants, visiblement traumatisés, ont refusé de procéder à l’inhumation tant que les autorités provinciales n’auront pas reconnu officiellement le drame.
La société civile locale réclame l’arrivée du gouverneur militaire sur place et des mesures urgentes pour éviter de nouvelles tueries. Le drame relance également le débat sur l’efficacité de l’état de siège, en vigueur depuis plus de deux ans dans cette province sous menace constante.
Un épicentre de l’insécurité
Komanda, stratégique par sa position sur l’axe Beni–Bunia, reste l’un des points névralgiques de l’insécurité en Ituri. Plusieurs attaques y ont déjà été enregistrées ces derniers mois, avec des bilans toujours lourds pour les populations civiles.
Alors que l’horreur de cette nouvelle tuerie s’installe dans les mémoires, les regards se tournent vers les autorités pour des réponses concrètes et durables face à la violence récurrente des ADF dans l’est de la RDC.
Justin Mupanya correspondant à Beni
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