Après les dernières élections du 20 décembre dernier, dont la législative nationale et provinciale, municipale mais aussi la présidentielle, la province de l’Ituri entre dans un enjeu des élections de Gouverneur et vice Gouverneur de province.
Encore sous état de siège, des acteurs et partis politiques se mobilisent déjà pour espérer gérer la province après le gouvernement militaire instauré sous état de siège.
Le premier parti politique à se lancer officielement dans cette course est notamment le mouvement de libération du Congo (MLC en sigle), parti cher à Jean-Pierre Bemba Gombo, ministre sortant de de la défense nationale et anciens combattants.
Le MLC a designé l’ancien Général de la police, Dieudonné Amuli qui vient d’entrer à la retraite mais choix n’a visiblement pas atteint l’unanimité des ituriens.
En réalité ce choix de Dieudonné Amuli est biaisé dès le départ. En voici les causes :
- L’âge : Dieudonné Amuli étant un retraité de son état, son âge ne pourait pas lui permettre de tenir devant les grands enjeux de la province. La gestion de stress, des émotions, la routine, les terrains à tout moment ne lui seraient peut-être pas favorable voir impossible, vu le poids de son âge qui l’affaiblira ou l’a déjà aussi affaibli. La retraite, c’est un repos !
Cet aspect touche également certains des prétendants à ce poste notamment Thomas Lubanga, qui, la prison l’a totalement amorti malgré ses passés glorieux et belliqueux;
- Expérience politique : Personne n’ignore que le gouvernorat est un poste de tous les enjeux politiques. L’Ituri, étant une province à forte exigence politique, son futur Gouverneur devrait être un rôdé en la matière avec un carnet d’adresses bien garni et non un apprentis.
Pourtant pour ces derniers, la politique n’est qu’un fait nouveau. Aucune expérience, aucun carnet d’adresse rassurant et considérable;
- Le Quotas politique : MLC n’a jusqu’à présent rien fait le nécessaire pour le scrutin du 20 décembre ( on peut dire la même chose pour l’UPC de Lubanga, un autre prétendant à ce poste ) pour la législative nationale, ce parti n’a produit aucun élu. Cette incertitude s’installe déjà pour la législative provinciale où le bilan risque aussi d’être catastrophique.
Pendant que le
gouvernorat est une question de quotas politique, il faut avoir un poids politique pour espérer participer aux parts du gâteau;
- La personne derrière Dieudonné Amuli : Jean Bamanisa Saidi est celui qu’on a vu soutenir Amuli, étant cadre du MLC, il a influencé également pour le choix de ce dernier.
En revenant un peu en arrière, il s’est dégagé que Monsieur Bamanisa, ancien Gouverneur de l’Ituri, n’a plus sa crédibilité devant la population et la politique Iturienne. Sa gestion étant peu satisfaisante, sa politique intimidatoire et impressionniste, ont fait que l’homme blanc a perdu toute sa notoriété en Ituri. Preuve, en 2018 Bamanisa a été voté avec plus de 25.000 voix à Bunia malgré non élu mais au dernier scrutin, il n’a pas pu atteindre même 3.000 voix.
Et c’est cette personne qui s’affiche derrière le candidat du MLC. On peux s’arrêter à ces exemples pour ne pas aller trop loin.
Le profil que l’Ituri a besoin pour le prochain Gouverneur :
- Un Jeune : Ça sera une belle expérience qu’un jeune prenne au moins une fois la destinée de la province. La jeunesse est aujourd’hui à la base de la destruction de la province avec des groupes armés, il est constaté depuis un moment, un engagement positif de la jeunesse dans la prise de conscience positive.
Il sera parfaitement normal de voir l’un d’eux prendre la gestion de la province par ce qu’entre jeunes, le courant passe et est parfait;
- Un sang neuf politique : Qu’il ne soit jeune mais aussi avec un sang neuf dans la politique;
- Une politique claire : le prochain locataire du gouvernorat de l’Ituri devrait déjà avant tout, inculqué sa politique au sein des communautés Ituriennes.
Quelqu’un qui a une politique claire sur les questions majeures de l’Ituri et l’a déjà démontré dans son parcours politique.
Pas quelqu’un qui créée de vision électorale, cela pour ne pas revivre l’escroquerie politique comme avec le fameux slogan de « la petite Suisse» de triste mémoire;
- Être en bonne posture avec le régime et dirigeants actuels du pays : beaucoup des anciens policiens de l’Ituri nous ont toujours menti sur leur lien avec le régime, c’est après qu’on découvre autre chose. La relation prochaine : gouverneur-régime doit être au bon fixe et profonde. Au stade actuel, on sait déjà en Ituri qui est qui dans ce régime;
- Un bon passé : Le prochain Gouverneur ne peut pas avoir un casier judiciaire flou et rempli ( un condamné pour des crimes graves, un ancien prisonnier, un ancien rebelle…). Nous voulons quelqu’un qui est bien consommé au niveau national tout comme international;
- Quelqu’un d’accessible: Nos politiciens nous ont créé une mythe autour de leur pouvoir.
Pour les voir, c’est un processus, on se croirait à la recontre d’un roi, avoir son numéro est comme avoir de l’or et te prendre au téléphone, de l’imaginaire. Il faut quelqu’un qui est toujours proche de la population et facilement joignable mais surtout sensible aux difficultés de population.
Au côté de ceci, d’autres qualités devraient être prises en compte comme le niveau d’études, une vie de famille stable, pas un fanfaron moins encore un fêtard. L’Ituri mérite mieux et le moment est venu de récupérer le gape.
Jean Marcus LOIKA
