Les syndicats dénoncent le non-respect des accords de Bibwa et appellent à une mobilisation générale dans le secteur de l’enseignement.
Une nouvelle rentrée scolaire sous tension se profile à l’horizon dans la ville de Beni. Ce vendredi 25 juillet 2025, lors d’une assemblée intersyndicale tenue à l’Institut Bungulu, plusieurs syndicats d’enseignants ont menacé d’entrer en grève dès le mois de septembre si le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Parmi les organisations représentées figuraient le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), le Syndicat national des enseignants protestants (SYNEP), le Syndicat des enseignants catholiques (SINECAT), le Comité de défense des travailleurs (CDT) et le Front de solidarité nationale des enseignants (FOSINAT).
Les leaders syndicaux ont fustigé la non-application des résolutions prises lors du dialogue social tenu en juillet 2023 à Bibwa, dans la commune de N’sele à Kinshasa, entre le gouvernement et les partenaires éducatifs. Ces résolutions prévoyaient notamment :
- Une augmentation salariale mensuelle de 100 000 FC, dont seulement 50 000 FC ont été jusque-là appliqués ;
- La mécanisation des enseignants non payés, notamment dans le secondaire public ;
- Le paiement régulier de la prime de gratuité dans les écoles primaires ;
- La mise à la retraite progressive d’au moins 500 enseignants chaque mois ;
- L’amélioration du statut de l’enseignant congolais, longtemps relégué au second plan.
« Sur les cinq points principaux, seul un a été partiellement exécuté. Si rien n’est fait d’ici septembre, nous allons déclencher une grève illimitée », a martelé Katembo Sikuli, président du SYNEP, tout en appelant à une solidarité syndicale renforcée.
Des enseignants présents à la rencontre ont également dénoncé les intimidations de certaines autorités scolaires locales, qui menaceraient de sanctions ceux qui s’expriment publiquement sur leurs conditions de travail.
Cette alerte intervient dans un climat social déjà fragile. L’année scolaire 2024-2025 avait débuté avec des grèves de plusieurs semaines, perturbant gravement le calendrier académique dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Une enquête de l’ONG Human Rights Watch a d’ailleurs mis en lumière, en mars dernier, les conditions précaires de nombreux enseignants congolais, dont plusieurs continuent à travailler sans salaire, ni mécanisation, ni couverture sociale.
« Le gouvernement ne peut pas continuer à ignorer la misère du personnel enseignant tout en prétendant vouloir améliorer la qualité de l’éducation », a déclaré un responsable du SYECO sous couvert d’anonymat.
En attendant une réponse officielle du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), les syndicats promettent de rester mobilisés tout au long du mois d’août. Une rencontre avec la coordination urbaine de l’EPST est annoncée pour la semaine prochaine.
Justin Mupanya, correspondant à Beni
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) E-mail
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Telegram
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp