La terreur a frappé de nouveau le territoire de Lubero ce jeudi 8 mai, avec deux attaques meurtrières attribuées aux rebelles de l’Allied Democratic Forces (ADF). Ces assauts ont coûté la vie à au moins dix civils, plongeant la région dans une atmosphère de peur et de colère.
La première attaque s’est déroulée dans la nuit du mercredi à jeudi, à Mambembe, dans le quartier de Njiapanda-Manguredjipa. D’après les témoignages recueillis auprès de la société civile locale, deux civils ont été tués, tandis que plusieurs habitations et commerces ont été réduits en cendres. Un camion et une moto ont également été incendiés par les assaillants.
« Cette attaque est sans précédent dans cette partie de Njiapanda. La population est terrorisée. Il est urgent que les autorités interviennent », a déclaré Katembo Kabunga Fiston, président de la société civile locale, joint par téléphone.
En guise de protestation contre l’inaction des autorités, les habitants ont observé une paralysie totale des activités ce jeudi. Les écoles et commerces ont gardé portes closes, tandis que des jeunes ont transporté le corps d’une victime devant le bureau local de la Police nationale congolaise pour interpeller les responsables sécuritaires.
Quelques heures après le drame de Njiapanda, les ADF ont frappé à nouveau, cette fois dans la localité de Maseme, au sud du secteur des Bapere. Le bilan provisoire fait état d’au moins huit civils tués, mais les chiffres pourraient être revus à la hausse, les cadavres étant encore visibles sur les lieux à la tombée de la nuit.
Ces attaques surviennent dans un climat de recrudescence des violences perpétrées par les ADF dans l’est de la République démocratique du Congo. Le mois dernier, plusieurs villages de Beni ont été ciblés par ces rebelles, entraînant la mort d’une trentaine de personnes et le déplacement de milliers de civils.
Malgré l’intensification des opérations militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les ADF dans le secteur de Beni, la menace demeure persistante. Alors que certains chefs militaires des ADF ont été neutralisés, les exactions continuent, mettant en lumière les difficultés à sécuriser durablement la région.
Face à cette montée en violence, les acteurs de la société civile ne cessent d’alerter les autorités. « L’inaction du gouvernement face à ces massacres est inquiétante. Nous demandons une réponse immédiate et plus efficace pour restaurer la sécurité », a martelé Priscille Musanga, militante des droits de l’homme et coordinatrice d’une ONG locale.
Les organisations humanitaires dénoncent, quant à elles, une détérioration des conditions de vie des populations affectées. Des milliers de personnes ont fui leur domicile, exacerbant la crise humanitaire dans une région où les camps de déplacés débordent déjà de réfugiés.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a lancé un appel à l’aide humanitaire, exhortant les autorités congolaises à renforcer la protection des civils. De son côté, l’Union européenne a condamné fermement ces attaques, plaidant pour une action concertée visant à éradiquer la menace des ADF.
Justin Mupanya, correspondant à Beni
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