La crise sécuritaire persistante dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, continue de plomber le système éducatif. Plus de vingt écoles situées sur l’axe Katanga–Maiba, dans la sous-division de Njiapanda, ont été contraintes de suspendre leurs activités depuis les premières attaques armées perpétrées par les rebelles ADF vers la fin de l’année 2024. Résultat : plus de 3 000 élèves du primaire et du secondaire sont aujourd’hui privés de leur droit fondamental à l’éducation.
Selon les témoignages recueillis sur place, ces écoles sont fermées depuis plus de six mois, sans perspective claire de réouverture. L’insécurité permanente dans la zone et le déplacement massif de familles et d’enseignants rendent impossible toute reprise normale des cours.
Une année blanche qui se profile ?
Le risque de l’année blanche se dessine sur cet axe, indiquent des habitants de la région, suite à l’abandon des écoles.
« Depuis les premières incursions des ADF sur cet axe, les écoles sont restées fermées, et rien n’indique une amélioration prochaine. Cela fait bientôt une année scolaire blanche pour ces enfants », a alerté Kambale Kuona Espoir, président de la société civile de l’axe Katanga–Maiba, au cours d’une interview accordée à la presse ce mardi 17 juin 2025.
D’après lui, la situation sur le terrain est catastrophique. Certaines écoles ont été abandonnées, d’autres endommagées, et plusieurs enseignants font désormais partie des déplacés internes. Les élèves, eux, sont livrés à eux-mêmes, sans encadrement ni solution de remplacement.
L’avenir des enfants menacé
« L’avenir de notre jeunesse est gravement compromis. Nous parlons ici de plus de 3 000 enfants qui risquent de grandir sans instruction, dans un environnement dominé par la peur et l’incertitude », a poursuivi Kambale Kuona Espoir.
Le président de cette structure citoyenne dénonce des violations répétées des droits des enfants dans cette région, soulignant que la privation d’accès à l’école fait partie des conséquences graves des violences armées. Il ajoute que l’absence de réponse adéquate des autorités risque d’aggraver la crise éducative dans le territoire.
Des appels à l’interventio
Face à cette situation, la société civile de Katanga–Maiba lance un appel pressant au gouvernement congolais pour une intervention rapide.
« Nous demandons au gouvernement de prendre toutes ses responsabilités : sécuriser la zone, faciliter le retour des populations déplacées et surtout planifier la prochaine rentrée scolaire », insiste Kambale Kuona Espoir.
Il appelle également les partenaires éducatifs, les ONG et les agences internationales à accompagner les efforts locaux pour garantir aux enfants un minimum d’encadrement scolaire, même dans les zones d’accueil temporaire.
Les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), désormais associés au groupe État islamique sous le nom ADF-MTM, restent actifs dans plusieurs zones de l’est de la République démocratique du Congo, notamment dans les territoires de Lubero, Beni (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa (Ituri). Leurs exactions touchent de plein fouet les civils, affectant particulièrement les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture.
En attendant une réponse gouvernementale structurée, des milliers d’enfants congolais paient le lourd tribut d’une guerre oubliée, qui hypothèque l’avenir de toute une génération.
Justin Mupanya, correspondant à Beni
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