Un acteur des droits humains dénonce le nouveau mode opératoire des rebelles ADF, qui imposent la perception « illégale » d’une taxe sur les champs des populations dans la chefferie de Walese Vonkutu, en territoire d’Irumu, et celle de Babila Bakwanza, dans le territoire de Mambasa.

Selon Rams Malikidogo, défenseur des droits humains dans le territoire de Mambasa, ces terroristes ont récemment tenu un meeting aux villages Kadika et Ndioka, deux entités de la chefferie de Babila Bakwanza, dans le territoire de Mambasa, où ils ont annoncé la perception de ces taxes.
« Lors de ces meetings, ils ont demandé aux agriculteurs d’enregistrer leurs champs et de s’identifier, et ont imposé une taxe de dix dollars américains à chaque agriculteur de la chefferie de Babila Bakwanza. Ils prennent des photos des agriculteurs avant de leur remettre le jeton, ce qui justifie le paiement de cette taxe », a-t-il expliqué.
Suite à cette situation, plusieurs agriculteurs, craignant pour leur sécurité, ont abandonné leurs champs, rapporte la même source, plongeant de nombreuses personnes dans une crise.
Dans le territoire d’Irumu, voisin à celui de Mambasa, la même situation est constatée. Des propriétaires des champs dans la chefferie de Walese Vonkutu sont également contraints de payer une somme d’argent pour y cultiver, rapporte Christophe Munyanderu, un acteur de l’ONG Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) dans la région.
Les acteurs de la société civile de ces deux territoires appellent à l’intervention du gouvernement congolais, « qui a l’obligation d’imposer la paix dans tout le pays », pour mettre fin à cette nouvelle forme d’insécurité imposée par les rebelles ADF.
Pour rappel, la société civile de Babila Bakwanza a récemment exprimé ses inquiétudes sur l’installation des bastions des rebelles ADF dans cette partie du territoire de Mambasa en Ituri. Elle regrette que malgré ses alertes, aucune action n’a été entreprise par les FARDC, tout en dénonçant le déploiement des soldats FARDC pour sécuriser des carrés miniers des expatriés chinois.
Prince Syaghenda