Cet article a été produit par une synergie de journalistes de Bunia et environs, capacités par le Comité International de la Croix Rouge, CICR sous délégation de Bunia. C’est à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale célébrée chaque 10 Octobre.
Le conflit armé déclenché en territoire de Djugu en 2017 a causé plusieurs conséquences notamment mort d’hommes, pillages des biens de la population, incendie des maisons, atteinte physique à des personnes, enlèvements sont commis par des porteurs d’armes.
Madame Marie Dz’da, l’une des victimes de ces affres des guerres donne son témoignage sur les faits tragiques qui l’ont profondément affectées jusqu’à ces jours.
En 2018, elle a été victime d’amputation de ses deux bras par des porteurs d’armes devant ses deux enfants tués sous ses yeux. Cette nuit-là, plusieurs autres personnes ont été abattues.

« Ils nous ont brusqué pendant que nous sortions de la brousse pour aller chercher des vivres. Tout à coup, ils nous ont demandé de l’argent, comme on n’en avait pas, ils ont commencé à nous donner des coups des machettes. C’est ainsi que mes deux bras ont été coupés pendant que je voulais me protéger. Au même moment, Ils ont tué mes deux enfants sous mes yeux et plusieurs autres personnes » témoigne-t-elle.
A elle de poursuivre :
« J’ai souffert de suite de ces blessures pendant trois jours dans la brousse, avant d’être acheminée par des personnes de bonne volonté à l’hôpital général de Drodro, pour être enfin référencée par la Caritas au centre hospitalier Mudzi Maria (ancien ALTI) pour des soins appropriés, six ans durant » a-t-elle indiqué.
Agée de 40 ans, veuve après que son mari soit décédé dans la brousse suite à la morsure du serpent lors de l’événement qui a couté la vie à ses deux enfants.
Ces traumas ont d’impact négatif dans sa vie actuelle car, elle se sent impuissante à réaliser certaines tâches qu’elle faisait lorsqu’elle avait ses deux bras.
« Suite à tous ces événements malheureux, ma vie est devenue bouleversée, je tombe souvent malade à cause des problèmes psychiques, surtout que je n’arrive plus à me prendre en charge comme avant. Franchement je suis déséquilibrée » avoue-t-elle.
Après qu’elle ait passé plus de 6 ans au centre hospitalier Mudzi Maria (ancien ALTI), cette dame vit de la charité des personnes de bonne volonté.
Selon Serge Rusinga, Psychologue au sein de l’Association des Jeunes pour le Développement Communautaire (AJEDEC en sigle), cette dame nécessite une prise en charge hollistique.
« L’amputation des bras constitue un grand déséquilibre dans la vie. Il faut qu’on arrive à aider la personne à s’accepter, lui apprendre à gérer ses stress, l’accompagner, la réinsérer économiquement et la, éduquer aussi ses voisins à l’accepter pour éviter la stigmatisation » conclut-il.
Signalons que la province de l’Ituri continue à enregistrer des mêmes cas des violences causés par des porteurs d’armes laissant plusieurs séquelles mentales et autres chez des milliers des personnes, d’où la la conscientisation s’avère indispensable.
Abdoul Lazo, bunia-info24.net
Lydie Combe, RTM
Heritier Ramazani, Iturionline.net
Jean Claude Katho, Radio Communautaire Amani Boga
Alphonse Likana, Radio Candip Bunia