Étudiants en exil : le cri silencieux des jeunes de Bukavu piégés par la guerre

Ils sont nombreux, jeunes, pleins d’ambition, mais aujourd’hui livrés à l’incertitude. Depuis la prise de Bukavu par le groupe armé AFC/M23, des étudiants originaires de la ville se retrouvent bloqués à l’extérieur, incapables de regagner leurs universités. À Uvira, une trentaine d’entre eux ont décidé de briser le silence.

Réunis sous le label Synergie des étudiants de Bukavu hors ville durant la crise, ces jeunes universitaires lancent un appel pressant aux autorités et aux organisations humanitaires. Ils dénoncent une situation devenue, selon leurs mots, « extrêmement critique », surtout pour ceux qui s’approchent de la fin de leurs études.

« Nous ne voulons pas abandonner nos cursus, mais chaque tentative de retour vers Bukavu se heurte à la réalité brutale du conflit. Les routes sont contrôlées par des groupes armés, les transports sont rares et hors de prix, et la peur est constante» explique Emmanuel Ndahe Munongo, porte-voix du groupe.

Alors que les établissements de Bukavu poursuivent leurs activités dans un calme précaire, ces étudiants restent à la traîne, menacés de rater une année académique décisive. Conscients du danger d’un retour par des voies non sécurisées, ils plaident pour la mise en place d’un couloir humanitaire, une sorte de pont de vie qui leur permettrait de rentrer sans risque.

« Nous ne demandons pas la charité, mais simplement un chemin sûr, un passage protégé, pour que notre avenir ne soit pas englouti par cette crise », ajoutent-ils dans leur déclaration.

Le message est clair. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il sera entendu, au-delà des montagnes du Sud-Kivu et du fracas des armes.

Justin Mupanya, depuis Beni

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