Beni : Les enseignants manifestent contre l’assassinat de leurs collègues, les autorités promettent une réponse

Les enseignants de la ville de Beni ont organisé une marche pacifique ce mercredi 5 mars 2025 pour exiger justice suite à l’assassinat de deux de leurs collègues, Augustin Katsuva et Nzanzu Fayol. Ces meurtres, survenus respectivement le mardi 4 mars et le dimanche 2 mars, ont plongé la communauté éducative dans le deuil et suscité une vive émotion.

Augustin Katsuva, ancien arbitre de l’Entente de football de Beni, a été tué dans son champ en après-midi du mardi 4 mars, tandis que Nzanzu Fayol a été assassiné chez lui le dimanche 2 mars. Ces actes de violence ont poussé les enseignants à se mobiliser pour réclamer des mesures concrètes de la part des autorités locales.

Une mobilisation collective pour exiger justice

La marche a débuté par une réunion à l’Institut Bungulu, où les enseignants ont évalué la situation sécuritaire préoccupante dans laquelle ils évoluent. Ils ont notamment déploré l’absence de soutien de la mairie lors du décès de Nzanzu Fayol, ce qui les a incités à exiger une prise en charge des obsèques des deux victimes par les autorités locales.

Arrivés à la mairie, les manifestants ont été reçus par les autorités, qui ont suspendu le conseil urbain de sécurité pour les écouter. Ghislain Bambirikire, secrétaire permanent du syndicat des enseignants du Congo, a rapporté les engagements pris lors de cette rencontre :

« Nous étions en train de réclamer que les tueurs soient présentés dans une audience publique, et les autorités nous ont affirmé l’arrestation de ces criminels. Deuxièmement, nous avions demandé aux autorités de prendre en charge les obsèques de ces deux enseignants, chose que le maire et son équipe ont accepté. Pour le cas de Nzanzu Fayol, dont l’enterrement a déjà eu lieu, les dépenses seront remboursées. »

Une reprise des cours conditionnelle

Concernant la reprise des cours, les enseignants ont conditionné leur retour à la rapidité de l’organisation des obsèques d’Augustin Katsuva. Ghislain Bambirikire a précisé :

« Nous venons de déclarer aux autorités que la reprise des cours sera effective selon la promptitude des autorités, car les dépenses d’organisation des deuils seront faites par ces autorités. Si elles les font vite, les cours reprendront aussi rapidement. »

En attendant, les élèves ont été invités à rester chez eux jusqu’à la publication d’un communiqué officiel annonçant la reprise des cours. Kambale Mukala Éric, vice-coordonnateur de la Coordination du comité des élèves de Beni (COCEB), a toutefois déploré le comportement de certains élèves qui profitent de l’absence de cours pour circuler inutilement en ville et se livrer à des activités jugées inappropriées.

Un contexte sécuritaire alarmant

Ces assassinats s’inscrivent dans un contexte d’insécurité grandissante à Beni, où les enseignants et d’autres professionnels sont de plus en plus exposés à des actes de violence. La communauté éducative espère que les promesses des autorités locales se concrétiseront rapidement, afin de permettre un retour à la normale et de rendre justice aux victimes.

Les obsèques d’Augustin Katsuva, dont la date n’a pas encore été fixée, seront un moment crucial pour apaiser les tensions et permettre une reprise sereine des activités scolaires. En attendant, la ville de Beni reste en état d’alerte, tandis que les enseignants et les élèves attendent des actions concrètes pour garantir leur sécurité et leur dignité.

Justin Mupanya

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