La déclaration du maire policier de la ville de Bunia, Jean-Bosco Mbuyi Kola, continue de susciter de vives réactions dans les milieux professionnels des médias de la province de l’Ituri. Lors d’un meeting populaire tenu vendredi 25 juillet dans le quartier Mud’zipela, le responsable municipal a tenu des propos jugés dénigrants à l’égard des journalistes locaux.
S’exprimant devant une foule de citoyens, le Commissaire Supérieur Principal a déclaré :

« Tous les Ituriens aiment le journalisme, pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’autre travail que ça. Il y a parmi vous des ingénieurs, des savants… mais comme il n’y a pas la paix, vous faites le journalisme. Vous vous débrouillez pour ne pas rester à la maison, au chômage. »
Des propos qui, selon plusieurs professionnels des médias, véhiculent une image erronée et méprisante de leur métier.
Une indignation collective
Réunis au sein d’un collectif, les journalistes de l’Ituri ont exprimé leur désapprobation dans un communiqué publié ce samedi. Le document, signé par Rachidi Kudra, porte-parole du collectif, dénonce une atteinte à la dignité de toute une profession :
« Ce n’est pas la première fois que ce responsable tient des propos de cette nature, même en privé. Trop, c’est trop. »
Les journalistes rappellent que leur engagement est guidé par la vocation et le devoir d’informer, et non dicté par la précarité. Ils soulignent que dans un contexte sécuritaire fragile, la presse joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale, la protection des droits et la promotion de la paix.
Embargo médiatique et appel à des excuses
En guise de réponse, le collectif annonce la mise en place d’un embargo médiatique sur toutes les activités officielles du maire policier, tant qu’il n’aura pas présenté des excuses publiques :
« Si le maire ne s’excuse pas, il enverra un signal dangereux. Demain, d’autres autorités pourraient à leur tour rabaisser notre profession », prévient un journaliste joint à Bunia.
Le communiqué met également en garde les autres animateurs de l’état de siège contre toute forme de stigmatisation des professionnels de la presse, estimant que de tels discours pourraient aggraver les tensions existantes entre les autorités et les médias.
Une tension récurrente
Plusieurs membres de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC/Ituri) ont, de leur côté, exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme une répétition de propos discourtois de la part du maire de Bunia. Certains y voient une tentative de délégitimer un corps de métier déjà confronté à des conditions de travail difficiles.
« Ce genre de propos est regrettable. La presse contribue activement au fonctionnement démocratique et mérite le respect des autorités », a réagi un responsable de l’UNPC sous couvert d’anonymat.
En attendant une éventuelle réaction officielle du Commissaire Supérieur Principal, la tension reste palpable entre la presse locale et la mairie de Bunia, sur fond de revendications pour plus de reconnaissance et de respect envers les journalistes œuvrant dans cette province du nord-est de la RDC.
Justin Mupanya
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) E-mail
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Telegram
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp