La voix de Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et figure emblématique de la lutte contre les violences sexuelles en RDC, s’est élevée avec force contre l’accord de paix signé le 27 juin 2025 entre Kinshasa et Kigali à Washington. Dans une déclaration postée sur X (anciennement Twitter), l’ancien candidat à la présidentielle congolaise dénonce un texte conclu « au détriment de la souveraineté congolaise ».
« Le gouvernement congolais a abandonné sa souveraineté aux mains des forces d’agression », accuse Mukwege, en pointant du doigt le Rwanda, qu’il rend responsable d’une grande partie des violences dans l’est de la RDC. À ses yeux, cet accord revient à légitimer « l’occupation et les opérations d’une armée à la base de millions de morts, de centaines de milliers de femmes violées et du déplacement de millions de Congolais ».
Le célèbre gynécologue estime que l’accord n’apporte aucune réponse concrète aux souffrances des populations congolaises, premières victimes des conflits.
« Je regrette de vous dire que j’ai donc toutes les raisons de croire que l’accord signé aujourd’hui à Washington n’augure pas d’une sortie de crise pour notre population qui souffre », déplore-t-il.
Mukwege critique également la méthode employée pour parvenir à cet accord, notamment l’approche bilatérale impulsée par les États-Unis. Selon lui, « cette méthode est inadaptée à un conflit qui dépasse largement le cadre RDC–Rwanda ». Il insiste sur le fait que plusieurs autres acteurs régionaux sont impliqués, comme l’Ouganda et le Burundi, dans un contexte régional instable et complexe.
« La conclusion d’un accord bilatéral n’aura donc pas vocation à consolider une paix durable », poursuit Mukwege, qui appelle à un élargissement du cadre des négociations. Il milite pour une démarche multilatérale plus structurée, capable d’englober les multiples dimensions politiques, sécuritaires et géostratégiques de la crise.
Enfin, Mukwege exhorte la communauté internationale à assumer pleinement son rôle. Il plaide pour que les appels au cessez-le-feu et au retrait des troupes étrangères soient accompagnés « d’un calendrier ferme » et de « sanctions fortes et coordonnées » en cas de violations. Il en appelle notamment à l’application effective de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, trop peu mise en œuvre selon lui.
Cédric Kalombo
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