Sud-Kivu : une double crise sanitaire et sécuritaire frappe Uvira et Kamanyola

Dans un contexte de crise humanitaire aiguë, Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme sur la situation dramatique qui sévit actuellement au Sud-Kivu, notamment dans les zones d’Uvira et de Kamanyola. Lors d’un café de presse tenu ce jeudi 3 juillet à Bukavu, l’organisation humanitaire a dévoilé des chiffres préoccupants : 600 cas de violences sexuelles enregistrés en seulement deux mois, sur fond d’une épidémie de choléra persistante.

« Ces chiffres soulignent l’ampleur de l’épidémie de choléra qui continue de sévir dans la région », a précisé MSF. À ce jour, 1 422 cas ont été traités, 7 500 personnes ont bénéficié de soins ambulatoires, et 700 autres ont été hospitalisées. La multiplication des cas témoigne d’une détérioration alarmante de l’état sanitaire, exacerbée par des conditions de vie précaires et un accès limité aux services de base.

Selon nos confrères de 7sur7.cd ,L’insécurité grandissante complique davantage les interventions. Pillages, occupations illégales et destructions de structures médicales perturbent le bon fonctionnement du système de santé local.

« Ces actes entravent sérieusement le réapprovisionnement des établissements de santé, limitant l’accès aux soins et à l’approvisionnement des médicaments », souligne MSF. Une réalité qui met en péril les réponses d’urgence et aggrave la vulnérabilité des populations affectées.

Les victimes de violences sexuelles, particulièrement exposées, peinent à accéder à un accompagnement médical et psychologique adéquat. MSF met en lumière leur situation critique, appelant à une réponse coordonnée pour garantir leur protection et leur prise en charge. Les moyens financiers font cruellement défaut :

« À ces défis sécuritaires s’ajoutent des contraintes budgétaires importantes, qui réduisent la capacité des organisations humanitaires à apporter une réponse aux besoins de la population ».

Pour contrer la crise du choléra, MSF a mis en place une série d’initiatives visant à améliorer l’accès à l’eau potable. L’ONG a installé 50 sites de chloration d’eau en appui à la REGIDESO, l’entreprise publique en charge de la distribution d’eau, et a construit trois centres de traitement du choléra à Uvira et Kiliba. Ces mesures visent à freiner la propagation du choléra dans les zones les plus touchées.

Face à cette situation critique, MSF appelle à une mobilisation urgente des autorités et des partenaires humanitaires pour renforcer les ressources, sécuriser les structures sanitaires et protéger les populations déjà fragilisées. Le Sud-Kivu paie aujourd’hui le prix d’un abandon prolongé dans un contexte où urgence sanitaire et insécurité ne cessent de se renforcer mutuellement.

Cédric Kalombo

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