Le Sous-Secrétaire général des Nations unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a présenté ce vendredi devant le Conseil de sécurité un exposé alarmant sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a dénoncé une dégradation préoccupante marquée par l’expansion du groupe armé M23, l’aggravation de la crise humanitaire et un risque croissant d’embrasement régional.
Dans son briefing, Jean-Pierre Lacroix a averti que les récents développements pourraient entraîner une fragmentation progressive du pays, en particulier dans sa partie orientale. Il pointe du doigt l’avancée territoriale du M23 et l’établissement d’administrations parallèles, des éléments qui menacent directement l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Il a également souligné l’affaiblissement de l’autorité de l’État dans certaines zones, une situation qui alimente une dynamique dangereuse susceptible de compromettre la stabilité du pays.
Le responsable onusien a mis en garde contre une régionalisation croissante du conflit, évoquant l’implication directe ou indirecte de forces et de groupes armés étrangers. Cette implication renforce les tensions transfrontalières et accroît le risque d’une confrontation régionale ouverte. Il a rappelé que cette évolution constitue une menace non seulement pour la stabilité de l’Est de la RDC, mais aussi pour l’ensemble de la région des Grands Lacs.
S’il a reconnu d’importantes avancées diplomatiques ces derniers mois — dont les accords de Washington signés le 4 décembre entre la RDC et le Rwanda, ainsi que l’accord de Doha du 15 novembre — Jean-Pierre Lacroix a constaté que la situation sécuritaire sur le terrain ne reflète pas ces progrès. Les combats récents au Sud-Kivu, consécutifs à une nouvelle offensive du M23, ont ravivé le spectre d’un embrasement régional aux conséquences incalculables. Pour lui, l’écart entre les engagements politiques et la réalité vécue par les populations civiles frappées par les hostilités est « indéniable ».
Le Sous-Secrétaire général a insisté sur l’application urgente de la résolution 2773 (2025), appelant notamment à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et au respect des engagements pris dans les récents processus diplomatiques. Selon lui, ces engagements doivent impérativement se traduire par une amélioration tangible de la situation sécuritaire. Il a toutefois averti que la reprise des hostilités et les violations répétées du cessez-le-feu font peser un risque réel d’effondrement des efforts diplomatiques en cours.
Jean-Pierre Lacroix a également exhorté les parties à restaurer la confiance envers les processus de paix, soulignant que l’écart entre les annonces politiques et leur mise en œuvre effective mine la crédibilité des accords. Il a rappelé que, sans mesures concrètes et immédiates pour faire respecter les engagements, les dynamiques du conflit risquent de fermer la voie au dialogue.
Il a enfin salué la mobilisation régionale et internationale, notamment le rôle du Qatar, des États-Unis, de l’Union africaine et de la MONUSCO dans la recherche de solutions politiques durables, réaffirmant l’engagement continu des Nations unies à soutenir les efforts de paix en RDC.
Justin Mupanya
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