L’annonce par le Président Félix Tshisekedi, de la formation d’un gouvernement d’union nationale suscite des réactions controversées au sein de la classe politique congolaise. Si certains acteurs y voient une tentative de consolidation du pouvoir, d’autres estiment que l’unité nationale est nécessaire pour faire face à la crise sécuritaire persistante à l’Est du pays.
Un scepticisme ancré dans l’histoire politique congolaise
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, exprime des doutes sur l’efficacité d’un tel gouvernement.
Selon le bureau politique du parti, les gouvernements d’union nationale mis en place depuis l’indépendance en 1960 n’ont jamais permis de résoudre durablement les crises congolaises.
« De 1960 à ce jour, ces gouvernements n’ont jamais apporté des solutions pérennes aux crises qu’a connues notre pays », affirme le PPRD dans un communiqué.
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Cette position rejoint celle du parti Envol de Delly Sessanga, qui dénonce une « solution cosmétique » ne s’attaquant pas aux causes profondes de la guerre à l’Est.
Une nécessité face à l’urgence sécuritaire ?
À l’inverse, d’autres personnalités politiques jugent que l’union nationale est indispensable dans un contexte où le pays est confronté à des menaces multiples, notamment l’occupation de plusieurs localités du Nord-Kivu par la rébellion du M23.
L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito soutient l’initiative, estimant que « face au danger, tout le monde doit se ranger derrière le chef de l’État ».
De son côté, Yves Mpunga, ancien candidat à la présidentielle de 2018, se dit favorable à la proposition, à condition que le futur gouvernement mette en place des institutions solides et inclusives capables d’unir tous les Congolais.
L’opposition en attente
Jusqu’à présent, les principales figures de l’opposition, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Matata Ponyo, Jean Marc Kabund, Delly Sessanga, Seth Kikuni, ne pourraient ou non participer à ce gouvernement. Leur position sera déterminante pour l’issue de cette initiative politique.
Un pari risqué pour Tshisekedi
La mise en place d’un gouvernement d’union nationale apparaît comme un pari à double tranchant pour Félix Tshisekedi. Si elle permet d’apaiser temporairement les tensions, elle pourrait aussi être perçue comme une manœuvre politique visant à rallier certains opposants et à renforcer son contrôle sur l’appareil d’État.
Dans tous les cas, la réussite de cette initiative dépendra des moyens concrets mis en place pour restaurer la paix et la stabilité à l’Est, là où les attentes de la population restent immenses.
Pour Patrick Muyaya (porte parole du gouvernement), la mise en place d’un gouvernement d’union nationale aura comme mission faire face à la Crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Cedrick Katay Kalombo
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