Procès historique en RDC : Joseph Kabila face à de lourdes accusations, la peine de mort requise

Un séisme judiciaire secoue la République démocratique du Congo. L’ancien président Joseph Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, est jugé par contumace pour des faits d’une gravité exceptionnelle. La Haute cour militaire examine une série d’accusations allant de la trahison à des crimes contre l’humanité. Le parquet militaire, représenté par le lieutenant-général Jean-René Likulia Bakulia, a requis la peine capitale.

Les charges retenues contre l’ex-chef de l’État incluent la participation à un mouvement insurrectionnel, des homicides, des actes de torture, des violences sexuelles, ainsi que l’occupation militaire de la ville de Goma. Ces faits seraient liés à une collusion présumée avec le mouvement rebelle M23, réapparu sous le nom d’Alliance des forces du changement (AFC), actif dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Le procès soulève également une controverse sur l’identité nationale de Joseph Kabila. Les avocats de l’État soutiennent qu’il serait de nationalité rwandaise, né sous le nom d’Hyppolite Kanambe. Si cette thèse est retenue, l’accusation de trahison pourrait être requalifiée en espionnage, une infraction réservée aux ressortissants étrangers.

Les proches de l’ancien président dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet, s’est exprimé sur les réseaux sociaux en affirmant que manipuler l’identité d’un ancien chef d’État constitue une atteinte grave à la mémoire nationale. José Makila, ancien ministre, estime que ce procès met en péril les fondements de l’État de droit.

Pour les magistrats militaires, ce procès est un signal fort : aucun dirigeant, quel que soit son rang, ne peut se soustraire à la justice. L’affaire interroge la capacité de l’État congolais à solder les comptes du passé pour construire une paix durable.

Le verdict est attendu dans les prochains jours. Il pourrait redéfinir les contours de la responsabilité politique en RDC et marquer un précédent dans la lutte contre l’impunité.

Justin Paluku

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