Lors de son intervention à la 80e Assemblée générale des Nations Unies, le président américain Donald Trump a affirmé avoir joué un rôle déterminant dans la signature d’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Une déclaration qui suscite autant d’attention que de scepticisme, dans un contexte régional toujours marqué par l’instabilité.

Fidèle à son style direct, Donald Trump a profité de la tribune onusienne pour critiquer l’organisation, qu’il accuse d’inefficacité et de passivité face aux conflits mondiaux. « J’ai mis fin à sept guerres en sept mois, mais l’ONU ne m’a pas aidé », a-t-il déclaré, dénonçant une institution « lente et dépassée ». Cette posture s’inscrit dans une stratégie déjà connue : celle d’un leadership unilatéral, qui avait conduit à la suspension de la contribution américaine au budget de l’ONU, représentant près de 22 % de ses ressources.
Trump a notamment mis en avant son implication dans le rapprochement entre Kinshasa et Kigali. Selon lui, l’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington, sous médiation américaine, constitue un tournant historique pour la région des Grands Lacs. Cependant, sur le terrain, la situation reste préoccupante. Les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23, accusés par Kinshasa d’être soutenus par le Rwanda, se poursuivent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Malgré les engagements diplomatiques, la paix reste fragile et les populations civiles continuent de subir les conséquences du conflit.
Outre l’Afrique centrale, Trump a revendiqué des succès diplomatiques en Asie et au Moyen-Orient, citant des apaisements entre l’Inde et le Pakistan, Israël et l’Iran, ou encore la Serbie et le Kosovo. Ces affirmations ont été rapidement nuancées, voire démenties, par les gouvernements concernés. Par exemple, l’Inde a catégoriquement nié toute médiation américaine dans son différend avec le Pakistan, tandis que Belgrade a rejeté l’idée d’une invasion planifiée du Kosovo.
L’intervention du président américain illustre une fois de plus le paradoxe de sa diplomatie : se présenter comme artisan de paix tout en étant critiqué pour ses alliances controversées. Son soutien inconditionnel à Israël, notamment dans le contexte du conflit à Gaza, est perçu par certains observateurs comme une forme de complicité dans les violences contre les Palestiniens.
Si l’accord RDC-Rwanda marque une étape diplomatique importante, sa mise en œuvre reste incertaine. La communauté internationale attend des actes concrets sur le terrain, tandis que les États-Unis cherchent à renforcer leur influence en Afrique centrale, notamment à travers des partenariats économiques et sécuritaires. La prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, prévue le 30 septembre, pourrait offrir une nouvelle occasion d’évaluer la portée réelle de l’engagement américain dans la région.
Justin Paluku
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