Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a publié aujourd’hui un communiqué officiel condamnant les exactions commises par l’armée rwandaise et le groupe rebelle M23/AFC dans les zones qu’ils occupent actuellement sur le territoire congolais. Ces actes, qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, incluent des exécutions sommaires, des viols, des séquestrations, des recrutements forcés de jeunes et d’enfants de moins de 18 ans, ainsi que la reddition de militaires et de policiers congolais.

Le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, par la voix du Vice-Premier Ministre, a souligné que ces actions violent plusieurs instruments internationaux ratifiés par la RDC. Parmi ces textes figurent la Convention de La Haye de 1907, les Conventions de Genève de 1949, le Protocole additionnel I de 1977, le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, ainsi que la Convention de Kampala de l’Union africaine sur les personnes déplacées.
Le gouvernement congolais a détaillé les violations spécifiques commises par les forces rwandaises et leurs alliés du M23. Ces actes incluent :
- Des exécutions sommaires et des viols, qui constituent des atteintes directes aux droits fondamentaux des populations civiles.
- Le recrutement forcé de jeunes et d’enfants, une pratique interdite par le droit international humanitaire.
- La mise en place d’une administration parallèle dans les zones occupées, en violation de la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
- Le pillage systématique des ressources naturelles et des biens publics et privés, qui sont ensuite transférés au Rwanda.
Le gouvernement congolais a affirmé qu’il documente minutieusement tous ces crimes et violations en vue de saisir les instances internationales compétentes, notamment la Cour Pénale Internationale (CPI). «Ces actes ne resteront pas impunis», a déclaré le Vice-Premier Ministre, Shabani Lukoo Bihango, dans son communiqué.
Le gouvernement congolais a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures concrètes afin de mettre fin à ces violations et de soutenir les efforts de la RDC pour rétablir la paix et la sécurité sur son territoire. «La situation actuelle exige une réponse urgente et coordonnée de la part de la communauté internationale pour protéger les populations civiles et mettre fin à l’impunité», a-t-il ajouté.

La région de l’Est de la RDC est depuis des décennies le théâtre de conflits armés impliquant divers groupes rebelles et forces étrangères. L’implication de l’armée rwandaise dans le soutien au M23 a été régulièrement dénoncée par les autorités congolaises et plusieurs organisations internationales, bien que Kigali continue de nier toute participation directe.
Le communiqué du gouvernement congolais souligne l’urgence d’une action internationale pour mettre fin aux souffrances des populations civiles et préserver l’intégrité territoriale de la RDC. Les violations documentées constituent une menace grave pour la stabilité régionale et exigent une réponse ferme et immédiate.
Justin Mupanya