Les forces vives de l’Ituri déplorent le silence des autorités tant nationales que provinciales sur la mission des soldats ougandais à Bunia, chef-lieu de la province de la province, qui a créé de la psychose et de la peur exacerbées par des fausses informations sur les réseaux sociaux.

Au cours d’une rencontre des composantes de la société civile, elles ont appelé, ce mardi 25 février, les membres du gouvernement national et provincial à communiquer les clauses de l’accord du partenariat signé avec le gouvernement ougandais, en vue d’apaiser les tensions persistantes au sein des communautés.
« Il se pose un problème parce qu’à cause des rumeurs, les stocks que les gens ont acheté commencent à se vider. Nous demandons au gouvernement provincial de fixer la population sur la mission des UPDF en Ituri pour éviter les spéculations. Nous ne devons pas nous inquiéter infiniment suite à leur présence », a affirmé Dieudonné Lossa, coordinateur de la société civile de l’Ituri, au cours d’une interview accordée à la presse juste après la rencontre des forces vives.
Bien que les UPDF opèrent au sud de l’Ituri depuis 2021, le déploiement d’un important effectif vers la ville de Bunia a créé de la peur au chef-lieu de l’Ituri, certains craignant d’imminents affrontements avec les FARDC. Cependant, une communication du porte-parole du gouverneur militaire avait apaisé les tensions, affirmant qu’il s’agit d’une arrivée dans le cadre de la mutualisation des forces armées congolaises et ougandaises.
Par ailleurs, les habitants de l’Ituri restent perplexes suite à un silence des autorités sur le contenu de la réunion entre les représentants des FARDC et des UPDF dans la ville de Bunia. Les forces vives qui condamnent des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux sur cette rencontre, appellent les ituriens à s’abstenir de véhiculer des fausses informations.
« Nous invitons toute la population de l’Ituri à garder son calme, de vaquer normalement à ses occupations parce que nous avons l’État qui va nous donner des informations par rapport à cette situation », a-t-il indiqué.
Cette sortie médiatique des forces vives vient appuyer les inquiétudes manifestées par l’UNADI, une structure regroupant les vingt-et-une communautés originaires de l’Ituri, qui disait avoir constaté des tensions intercommunautaires suite à la présence des UPDF. Dans un récent communiqué, elle avait également appelé l’État à élucider la présence de soldats ougandais à Bunia, y compris leur zone de déploiement et leur mission, pour apaiser les tensions.
Il convient de noter qu’une peur croissante a été observée à Bunia, chef-lieu de l’Ituri, après l’entrée de UPDF et leur installation à Rwampara. Certains ménages ont même quitté la ville en direction des entités frontalières craignant d’éventuels affrontements, une tension provoquée par un récent tweet d’un officier de l’armée ougandaise qui disait « avoir reçu l’ordre de désarmer l’armée ».
Samuel Atido