Les combats font rage, puis s’arrêtent. Mais dans leur sillage, ils laissent une autre menace, silencieuse et tout aussi meurtrière : les restes explosifs de guerre. En Ituri, comme au Nord et au Sud-Kivu, des obus non explosés, des munitions abandonnées ou des pièges dissimulés attendent leur prochaine victime, souvent un enfant, un paysan, ou un déplacé sur le chemin du retour.
Face à cette menace persistante, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) intensifie ses actions de prévention et de sensibilisation. « Nous adaptons nos interventions en fonction de l’ampleur des risques dans chaque zone », déclare Marwan Nadim, délégué de l’unité Contamination par les armes au CICR en RDC.
En Ituri, les localités comme Nizi, Mungwalu ou Nyakunde, récemment secouées par des affrontements, font aujourd’hui l’objet d’un suivi particulier. Sur place, les équipes du CICR ont identifié plusieurs zones contaminées. Grâce à un réseau de 161 volontaires de la Croix-Rouge, formés depuis le début de l’année, des sessions de sensibilisation sont menées auprès des populations.
Une riposte communautaire là où le CICR n’est pas présent
Dans les zones inaccessibles comme Kunda ou Katoto, le CICR s’appuie sur une stratégie indirecte mais tout aussi cruciale : former les leaders communautaires et les autorités locales pour qu’ils deviennent relais d’information. Ces acteurs sont essentiels pour éduquer les familles sur les comportements à adopter face aux objets suspects et pour alerter les services compétents en cas de détection.
« Informer, c’est déjà sauver des vies », insiste Marwan Nadim. Le CICR encourage notamment les civils à rester sur des chemins connus, à ne jamais manipuler d’objets abandonnés, et à éloigner les enfants des zones suspectes. Il est également vital de savoir reconnaître les signes visibles d’un danger potentiel : objets inhabituels, marquages au sol, ou alignements de pierres.
Sensibiliser aussi les porteurs d’armes
Au-delà de l’action communautaire, le CICR s’adresse également aux parties prenantes des conflits.
« Nous sensibilisons tous les acteurs armés aux conséquences de leurs choix militaires sur les civils », explique le délégué. L’objectif est de promouvoir un usage du droit humanitaire qui tienne compte de la protection des populations, même en plein conflit.
Alors que l’Ituri panse ses plaies, le CICR, lui, tente de prévenir les blessures de demain, celles causées par des engins qui ne font pas de bruit, mais qui explosent quand on s’y attend le moins.
Justin Mupanya
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