30 magistrats de la juridiction militaire et civile prennent part à un séminaire de formation de 4 jours sur le droit international humanitaire, depuis ce mardi 04 juin à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
Formation assurée par le comité international de la croix-rouge (CICR) avec l’accompagnement de plusieurs autres professeurs rodés à la matière du DIH.

Un cadre d’échanges idéal qui permet aux praticiens des droits de discuter des questions relatives à la mise en œuvre et au renforcement du DIH par le secteur judiciaire, précise Frédéric Michel Sostheim, Chef de la sous délégation du CICR Bunia.
« A votre qualité des magistrats, gardiens du droit, vous êtes étroitement impliqués dans le processus de la mise en œuvre nationale des traités et du DIH en République Démocratique du Congo, spécialement à ce qui concerne l’obligation faite aux États de réprimer les violations du DIH. Vous avez l’avantage dans votre travail quotidien de veiller au respect du droit international humanitaire dans un contexte où des conflits armés touchent sévèrement les populations civiles où des violations du DIH sont commises soit par les éléments des forces armées de la République que par ceux des groupes armés » déclare-t-il.
Plusieurs thèmes seront abordés pendant les 4 jours de renforcement des magistrats, dont :
•La qualification juridique de situation des conflits armés ;
•Le rôle des juridictions nationales, régionales ou internationales dans la mise en œuvre du DIH ;
•La responsabilité pénale et la responsabilité du supérieur hiérarchique ;
•Les violences sexuelles ;
•Les acteurs non étatiques et le DIH, pour ne citer que cela.

Pour Lieutenant Général Johnny Luboya Kashama, Gouverneur militaire de l’Ituri qui a lancé ces assises, cela rentre dans la lutte du Magistrat Suprême, Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de « bâtir un État de droit ».
« Nul n’ignore que la partie Nord-Est de la RDC est confrontée aux conflits armés depuis des décennies qui opposent les forces gouvernementales aux différents groupes armés, où on note des violations graves du droit international humanitaire appelé également droit de guerres. Les violations de ces règles appellent à un régime répressif sévère pour répondre au rôle curatif et préventif que joue la peine dans l’administration de la justice. C’est dans cette logique que s’inscrit cette formation pour outiller les magistrats sur le DIH, pour leur permettre de bien mener la mission de réprimer ces crimes » a-t-il dit.
Et de poursuivre.
« Je suis convaincu, au regard de la qualité des formateurs et des thématiques à exploiter, que les bénéficiaires seront fixés sur les attitudes à prendre face aux violations du DIH » conclut-il.
Rappelons que le CICR qui est le promoteur et le gardien du droit international humanitaire a également pour mission la protection et l’assistance des victimes des conflits armés et autres situations des violences qui entrent dans son mandat.
Abdoul Lazo