Ce lundi 3 février 2025, la ville de Beni, située dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, a été le théâtre d’une marche organisée par la société civile, marquée par la présence notable des autorités locales.
Le commissaire supérieur principal Te-Kodale Nyofondo, maire policier de Beni, s’est joint à la population, accompagné du bourgmestre de la commune de Bungulu, le commissaire supérieur adjoint Guy Vatusidi. Un événement rare qui a suscité des réactions contrastées parmi les habitants.

Cette participation des autorités à une marche citoyenne revêt une symbolique particulière, d’autant plus que Beni vit actuellement sous le régime de l’état de siège. Pour beaucoup, la présence du maire policier aux côtés des manifestants témoigne d’un engagement envers la population. Cependant, cette initiative n’a pas manqué de soulever des questions, notamment sur les restrictions imposées à d’autres marches par ces mêmes autorités.
Un précédent historique
Pour comprendre la portée de cet événement, il faut remonter à 2015. À l’époque, une marche spontanée avait été organisée en pleine période de couvre-feu. Un événement marquant avait alors eu lieu : un léopard, apparu de manière inattendue, avait été tué, symbolisant la fin de cette mesure restrictive. Le maire de l’époque, Bwanakawa Masumbuko Nyonyi, s’était également placé en première ligne. Dix ans plus tard, la présence d’une autorité urbaine dans une marche revêt donc une signification particulière, rappelant un précédent historique.
Engagement ou contradiction ?
Si la participation du maire policier à la marche de ce lundi a été perçue comme un geste fort d’unité et de soutien envers la population, elle a également ravivé des interrogations. Pourquoi certaines marches sont-elles interdites par les mêmes autorités qui ont défilé ce jour-là ? Quelles raisons poussent ces dernières à réprimer certaines manifestations tout en soutenant d’autres ? Ces questions restent sans réponse, laissant planer un doute sur la cohérence des actions des autorités locales.

Une population partagée
Sur le terrain, les réactions des habitants sont mitigées. Pour certains, la présence des autorités est un signe encourageant, montrant qu’elles sont prêtes à écouter et à accompagner les préoccupations de la population. Pour d’autres, cette participation relève davantage d’une opération de communication, masquant mal les contradictions d’un régime souvent critiqué pour son manque de transparence et ses restrictions des libertés publiques.
La marche de ce lundi 3 février 2025 à Beni restera sans doute dans les mémoires comme un moment symbolique, où autorités et population ont défilé côte à côte. Cependant, elle soulève également des questions cruciales sur la gestion des libertés publiques et la cohérence des actions des autorités sous l’état de siège. Dans un contexte marqué par des tensions et des défis sécuritaires, la population attend des réponses claires et des actes concrets pour renforcer la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Justin Mupanya, depuis Beni
![]()
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) E-mail
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Telegram
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp














