Lors d’une conférence de presse organisée à Beni samedi dernier, la Coordination Urbaine de la Société Civile, sous la direction de son président Maître Pépin Kavotha, a vivement critiqué l’état de siège en cours dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. L’organisation a pointé l’inefficacité de cette mesure exceptionnelle et exprimé ses inquiétudes face aux discussions sur une éventuelle révision de la Constitution congolaise.

Un état de siège sans résultats probants
Mise en place pour enrayer les violences dans l’Est du pays, l’état de siège semble avoir atteint ses limites, selon la Société Civile. Après 85 prorogations, son efficacité est remise en question. « Les populations continuent de vivre sous la menace constante des groupes armés. Les massacres s’intensifient et les villages se dépeuplent », a déclaré Me Kavotha. Il a également dénoncé la progression du M23, qu’il accuse d’être soutenu par le Rwanda, aggravant ainsi l’instabilité dans la région.
La Société Civile appelle à une révision profonde de la stratégie militaire et réclame la levée immédiate de l’état de siège.

« Maintenir cette mesure inefficace ne fait qu’empirer la situation. Il est impératif de concentrer les efforts militaires sur les groupes armés comme les ADF et le M23 », a-t-il insisté, citant les conclusions d’une table ronde tenue en juin 2023.
Révision constitutionnelle : une alerte sur les dérives possibles
En parallèle, l’organisation a évoqué les débats concernant une éventuelle modification de la Constitution de 2006. Me Kavotha a rappelé que les articles 218, 219 et 220 de la Constitution interdisent toute révision pendant un état de siège ou en cas de dysfonctionnement des institutions parlementaires.

« Les principes fondamentaux tels que le pluralisme politique et le suffrage universel ne peuvent être modifiés, quelles que soient les circonstances », a-t-il affirmé, appelant les autorités à respecter scrupuleusement le cadre légal en place.
Appel à des actions responsables
La Société Civile exhorte le gouvernement à adopter des mesures concrètes et conformes aux lois pour résoudre les crises dans l’Est du pays. Elle plaide pour la levée de l’état de siège et une réorientation stratégique des forces armées contre les groupes rebelles.
« Les autorités doivent prioriser les besoins des populations tout en respectant l’État de droit », a conclu Maître Kavotha.
Face à l’insécurité persistante, cet appel souligne la nécessité d’une gouvernance efficace et légale pour sortir la région de l’impasse.
Justin Mupanya, depuis Beni
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