La signature de l’accord de paix à Washington ouvre une nouvelle page dans la résolution du conflit qui ensanglante l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’un briefing ce jeudi 3 juillet, la ministre d’État et des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a réaffirmé que « le processus de désengagement se fera concomitamment, c’est-à-dire que le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais se fera au même moment que la neutralisation des FDLR ». Cette synchronisation des actions est au cœur de l’accord et illustre une volonté forte de désescalade militaire.
Ce retrait simultané des forces rwandaises s’accompagne d’un plan opérationnel élaboré à Luanda, en Angola. Le « Concept des opérations » (Conops) réunit des experts militaires de la RDC, du Rwanda et de l’Angola pour définir « les différentes étapes du retrait ». Ce cadre technique vise à encadrer strictement le désengagement, tout en organisant la neutralisation progressive des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) selon un calendrier en deux phases : une phase de sensibilisation, puis une phase d’application des mécanismes contraignants.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication, a salué cette avancée en affirmant que « avec la signature de cet accord, on s’achemine vers la paix ». Pour lui, cet accord marque un tournant dans la longue crise des Grands Lacs, en posant les bases d’une collaboration renforcée entre les pays concernés. « Nous devons contribuer comme le Rwanda à aller vers la paix », a-t-il insisté, rappelant la responsabilité partagée qui incombe à chaque acteur régional.
Le rôle central du Rwanda dans ce processus est particulièrement souligné. Le pays s’est engagé publiquement devant le président américain à respecter ses obligations dans le cadre de cet accord. Ce suivi politique et diplomatique constitue, selon les autorités congolaises, une condition sine qua non pour assurer la réussite de ce processus de paix. La RDC attend désormais un respect strict des engagements pris par Kigali, qui seront scrutés de près.
Cette dynamique régionale est également marquée par une coopération exemplaire entre la RDC, le Rwanda et l’Angola. Le Conops, en tant que cadre de concertation militaire, est présenté comme « un gage d’efficacité pour la mise en œuvre rapide et coordonnée des mesures prévues ». Ce mécanisme tripartite offre un cadre inédit pour organiser la désescalade, en conjuguant les efforts de toutes les parties concernées.
L’accord de paix de Washington est donc perçu comme une étape cruciale vers la stabilité durable dans la région des Grands Lacs. Si le respect des engagements et la synchronisation des opérations militaires restent indispensables, la volonté politique affichée par les protagonistes laisse entrevoir une possible sortie de crise après des années de violences récurrentes.
Cédric Kalombo
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