Une colère sourde gronde dans les écoles du territoire de Beni. À quelques semaines de la rentrée scolaire 2025-2026, les enseignants menacent de ne pas reprendre le chemin des classes. En cause : les cotisations imposées par la Mutuelle de Santé des Enseignants (MESP), qui, selon eux, n’ont jamais donné lieu à la moindre prestation médicale.
Réunis ce vendredi à l’EPA Masosi, les membres du Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) ont exprimé leur indignation. Ils dénoncent des retenues massives opérées sur leurs salaires, sans aucun service rendu en retour. Les chiffres révélés par le syndicat sont vertigineux : 678 millions 284 mille francs congolais, soit environ 238 447 dollars américains, prélevés dans les sous-divisions d’Oïcha, Kyondo, Kamango et Bulongo.
Justin Bululi, secrétaire permanent adjoint du SYECO pour le territoire de Beni, ne mâche pas ses mots :
« C’est de l’argent bouffé gratuitement. Si la situation ne change pas, les enseignants sont prêts à boycotter la rentrée 2025-2026. »
Ce cri de colère s’ajoute à un profond malaise déjà installé depuis plusieurs années. En plus de ces cotisations jugées injustes, les enseignants pointent du doigt le silence des autorités face aux promesses non tenues. Lors de sa visite à Beni en août 2024, le ministre de l’Éducation avait annoncé des réformes en faveur du personnel enseignant. Rien n’a été concrétisé depuis, rappellent amèrement les syndicalistes.
L’absence de services de santé, malgré les cotisations, a des conséquences concrètes : nombreux sont les enseignants qui ont dû puiser dans leurs faibles revenus pour se soigner ou, pire, renoncer à tout traitement. Sur le terrain, la mutuelle est inexistante.
Face à ce qu’ils considèrent comme une arnaque institutionnelle, les enseignants demandent des comptes. Le SYECO exige un audit indépendant sur la gestion des fonds de la MESP, la suspension immédiate des retenues, et la mise en place de mécanismes transparents pour toute initiative sociale future.
Le ton est donné : si rien ne change, les enseignants n’ouvriront pas leurs salles de classe en septembre. La rentrée scolaire, déjà fragilisée par d’autres défis, risque de connaître une paralysie totale dans le territoire de Beni.
La balle est désormais dans le camp des autorités. Pour l’heure, les enseignants attendent des réponses. Et cette fois, ils semblent déterminés à ne plus se contenter de promesses.
Justin Mupanya, depuis Beni
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