Pendant plus d’un an et demi, l’Assemblée provinciale de l’Ituri par la voix de son président a martelé que les députés provinciaux ne percevaient « aucun rond » sous l’état de siège, justifiant ainsi leur éloignement de la base. Or, à la suite d’une révélation de l’honorable Furaha Uma Daniel, élu légitime du peuple Iturien, le même président reconnaît désormais que les émoluments sont bel et bien versés par le gouvernement central… de manière irrégulière. Cet aveu renverse la table. Et dévoile une vérité crue : les Ituriens ont été dupés.

Le fait
Deux affirmations incompatibles ont cohabité : « zéro paiement » hier, « paiements irréguliers » aujourd’hui. Les mots ont un sens. Soit on disait vrai, soit on mentait. Dans les deux cas, la représentation provinciale sort disqualifiée : par légèreté si elle a parlé sans vérifier, par tromperie si elle a parlé en connaissance de cause. Dans les deux cas, la confiance publique est entamée.
La faute
L’Assemblée provinciale a invoqué l’état de siège pour justifier son absence auprès des communautés. Elle a brandi la privation salariale comme paravent. Or, il apparaît que le problème n’était pas l’inexistence des émoluments, mais leur irrégularité. Nuance capitale. Les élus avaient donc un devoir de transparence : dire la vérité, toute la vérité, chiffres à l’appui. Ils ne l’ont pas fait.

Le coût
En Ituri, où l’insécurité ronge les villages et où chaque visite d’un élu rassure, justifier le silence par un « non-paiement » devenu « paiement irrégulier » est une gifle civique. La population n’a pas réclamé votre argent ; elle réclame votre présence, votre écoute, votre défense. Le mandat ne se met pas en veille quand la fiche de paie tarde : il s’exerce, point.
L’exigence
D’abord, un pardon public aux Ituriens. Ensuite, la publication immédiate des données : montants reçus, périodes payées, périodes impayées, écarts. Puis, un engagement écrit de proximité : calendrier de descentes sur le terrain, permanences, comptes rendus réguliers. Enfin, une réforme interne : adoption d’une charte d’éthique communicationnelle interdisant tout mensonge utile et imposant la vérification préalable des informations budgétaires.
Le rappel
Un Parlement se tient debout par la vérité. On ne gouverne pas la défiance avec des slogans ; on la dissipe avec des preuves. L’honorable Furaha Uma Daniel a posé un acte de clarté. Il appartient désormais à l’Assemblée provinciale de l’Ituri de se hisser à la hauteur puis reconnaître sa faute, réparer et servir.

Conclusion
L’Ituri traverse une période sombre. Elle mérite des élus debout, pas des discours bancals. La honte ne réside pas dans l’irrégularité des paiements, mais dans l’irrégularité de la vérité. À l’Assemblée provinciale de choisir, sans tarder, le camp de l’honneur.
Rédaction
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