L’Église catholique congolaise tire la sonnette d’alarme sur les violences dans l’Est du pays

Face à l’escalade des violences dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) exprime son inquiétude croissante et appelle à une mobilisation urgente des autorités et de la communauté internationale.

Dans un communiqué rendu public ce jeudi, la CENCO dénonce une série d’attaques meurtrières perpétrées par des groupes armés contre des civils, y compris dans des lieux de culte. Le 16 août dernier, des miliciens de la CODECO ont tué cinq personnes et incendié plusieurs habitations dans le territoire de Djugu, en Ituri. Quelques jours plus tard, la propriété épiscopale Saint Kizito à Bunia a été prise pour cible par des hommes armés. La nuit du 26 au 27 juillet a été marquée par un massacre de plus de quarante fidèles catholiques en prière à Komanda, attribué aux rebelles ADF.

Le drame le plus récent s’est produit le 8 septembre dans le village de Ntoyo, secteur de Bapere (Nord-Kivu), où une attaque des ADF a fait au moins 102 morts parmi les déplacés, en plus de la destruction de biens matériels : maisons, motos, véhicules et réserves alimentaires.

Malgré les opérations militaires conjointes entre les forces armées congolaises (FARDC) et l’armée ougandaise (UPDF), les résultats restent décevants. La CENCO s’interroge sur l’efficacité du dispositif sécuritaire en place, d’autant plus que certaines unités des FARDC considéreraient la CODECO comme un groupe de résistants (Wazalendo), ce qui complique davantage la situation. Des informations font également état d’une base arrière de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, sur le territoire ougandais.

L’Église catholique condamne fermement ces actes de barbarie et rappelle que la vie humaine est inviolable. Elle adresse ses condoléances aux familles endeuillées et confie les âmes des victimes à Dieu.

La CENCO appelle les autorités congolaises à renforcer les mesures de sécurité dans les zones touchées et exhorte les groupes armés à abandonner la voie des affrontements. Elle encourage l’adoption du pacte social proposé par les confessions religieuses, comme cadre de dialogue pour une paix durable.

Enfin, elle interpelle la communauté internationale sur son silence face à ces massacres répétés, qui semblent ne plus émouvoir personne. Elle conclut son message en invoquant la protection de la Vierge Marie, Reine de la Paix, pour la République Démocratique du Congo.

Justin Paluku

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