Une mobilisation citoyenne organisée ce lundi à Uvira pour réclamer le départ du général Olivier Gasita a tourné au drame. Ce haut gradé des FARDC est accusé par des membres de la société civile locale d’entretenir des liens avec des groupes armés. Le bilan humain reste incertain : alors que des sources civiles évoquent cinq morts et plusieurs blessés, l’armée parle d’un seul décès et dénonce une manipulation de l’information.
Deux récits opposés
La manifestation, portée par des organisations de la société civile d’Uvira, Fizi et Mwenga, visait à dénoncer la présence controversée du général Gasita dans la région. Des slogans et pancartes exigeant son départ ont été largement visibles.
Un habitant joint par téléphone témoigne :
« Nous étions en train de marcher pacifiquement. L’armée a ouvert le feu sans sommation. »
De son côté, l’armée affirme avoir reçu le mémorandum des manifestants et assure qu’il sera transmis aux autorités compétentes. Elle évoque un incident isolé ayant causé la mort d’un enfant de 12 ans, victime d’une balle perdue, ainsi que neuf blessés — civils et militaires confondus. Les FARDC attribuent les débordements à des manifestants qui auraient tenté de forcer l’entrée du quartier général militaire de Sukola 2 Sud.
La NSCC exige des comptes
Face à cette escalade, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a réagi depuis Kinshasa par un communiqué officiel. Elle exprime son indignation et sa solidarité envers les habitants d’Uvira, tout en dénonçant une rupture de confiance entre la population et les autorités militaires locales.
La NSCC appelle :
- Le Président de la République à démettre le général Gasita de ses fonctions à Uvira ;
- Le Gouvernement et le commandement militaire à diligenter une enquête indépendante sur les violences ;
- Les forces vives du Sud-Kivu à rester mobilisées pour défendre les droits des citoyens.
L’armée dénonce une guerre de l’information
Dans un contexte régional déjà fragile, les FARDC appellent à la retenue et mettent en garde contre une campagne de désinformation qu’elles attribuent au M23-AFC et à leurs soutiens extérieurs, notamment l’armée rwandaise. Selon elles, cette stratégie viserait à semer le chaos en promouvant l’idée d’une « République d’Uvira, Fizi et Mwenga ».
L’armée insiste sur la nécessité de préserver l’unité nationale et la collaboration entre les forces régulières, les groupes d’autodéfense Wazalendo et les populations locales, dans un climat où la bataille médiatique devient aussi cruciale que les affrontements sur le terrain.
Justin Paluku
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