Kasaï face à l’ombre d’Ebola : une communauté en alerte

Le soleil s’était levé comme tous les autres jours sur les collines du Kasaï, mais dans les couloirs de l’hôpital général de Boulapé, l’atmosphère était lourde. Une femme enceinte, 34 ans, fiévreuse et affaiblie, avait été admise en urgence. Quelques jours plus tard, elle succombait à une maladie que les médecins redoutaient sans vouloir y croire : Ebola.

Ce n’est qu’après des prélèvements envoyés à l’Institut National de Recherche Biomédicale que le verdict est tombé. Le virus Ebola, souche Zaïre, circule à nouveau dans la région. Le ministère de la Santé l’a confirmé, déclenchant une mobilisation immédiate.

Depuis cette première alerte, les chiffres s’alourdissent : 28 cas suspects, 15 décès, dont quatre soignants. Des familles endeuillées, des villages inquiets, et des équipes médicales épuisées mais déterminées. Le virus ne fait pas de distinction — il frappe vite, et souvent sans prévenir.

Dans les rues de Boulapé, les haut-parleurs diffusent des messages de prévention. Les chefs coutumiers, les pasteurs, les enseignants, tous sont appelés à sensibiliser. On apprend à reconnaître les signes, à éviter les contacts, à enterrer les morts avec dignité mais prudence. Les gestes simples deviennent vitaux : se laver les mains, signaler les malades, ne pas céder à la peur.

Le gouvernement, par le biais du Centre des Opérations d’Urgence, a déployé des équipes, du matériel, et des protocoles stricts. Mais au-delà des chiffres et des stratégies, ce sont les habitants du Kasaï qui mènent le combat. Avec courage. Avec solidarité.

Chaque épidémie est une épreuve. Celle-ci rappelle que la vigilance ne doit jamais faiblir. Et que derrière chaque statistique, il y a une histoire, un visage, une vie.

Justin Paluku

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