Ambongo dénonce l’accord RDC-Rwanda porté par Trump : « Assez de fausses solutions »

Le cardinal Fridolin Ambongo est monté au créneau pour critiquer ouvertement l’accord de paix signé à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, sous l’impulsion de l’ex-président américain Donald Trump. Présent au Vatican à l’occasion d’une conférence de presse en prélude à la COP30, l’archevêque de Kinshasa a dénoncé ce qu’il considère comme une initiative déconnectée des réalités du terrain. « Nous disons, avec ce document, que c’en est assez, cette façon de fonctionner. Assez de fausses solutions. Assez de décisions prises sans écouter ceux qui vivent en insécurité », a-t-il martelé.

Pour le prélat, cet accord signé le 27 juin dernier élude les véritables causes de la crise sécuritaire dans l’Est du Congo, en particulier la ruée vers les ressources minières stratégiques.

« Alors que nos communautés restent privées d’eau potable, la course aux minéraux stratégiques est aujourd’hui, surtout en Afrique, à l’origine de la prolifération de groupes armés », a-t-il souligné, en pointant du doigt une dynamique qui alimente depuis des années l’instabilité dans la région.

Fridolin Ambongo va plus loin en comparant l’initiative américaine à une tentative géopolitique hasardeuse. « Récemment, vous avez suivi la solution que Trump propose à la République démocratique du Congo et au Rwanda. Vous êtes en guerre entre vous et la cause de la guerre sur les minéraux, moi, le grand Trump, j’arrive, je vous réconcilie et vous me donnez les minéraux. Il a tenté cette solution en Ukraine. Ça n’a pas marché », a-t-il déclaré, sur un ton empreint de scepticisme et d’ironie.

Alors que Donald Trump annonce une rencontre imminente à la Maison Blanche entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour finaliser l’accord, le cardinal Ambongo alerte sur les non-dits du texte, notamment l’absence de toute mention du M23, pourtant au cœur des violences récentes. Le document met plutôt l’accent sur la neutralisation des FDLR, considérés par Kigali comme une menace majeure. « Chez nous, tout le monde court, tout le monde a peur de Trump », a-t-il ironisé, dénonçant l’influence excessive que l’ancien président américain semble exercer sur les dirigeants africains.

Cédric Kalombo

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