Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le droit fondamental à l’éducation s’effondre sous le poids d’une crise humanitaire grandissante. Là où les cours devraient rythmer les journées des enfants, le silence des classes désertées témoigne d’une insécurité qui s’enracine, laissant derrière elle des rêves en miettes et des espoirs éteints.
Selon des données officielles du ministère de l’Éducation nationale, près de 2 600 écoles ont cessé de fonctionner dans ces deux provinces. Conséquence directe : plus d’un million d’enfants sont désormais privés de leurs études, une perte aux implications incalculables pour ces jeunes vies et pour le pays dans son ensemble.
Dans le Nord-Kivu, 1 483 établissements ont été contraints de fermer, touchant 471 183 élèves. Des enfants déplacés, des familles fragmentées, et des écoles transformées en ruines ou en bases militaires illustrent la profondeur de la catastrophe.
Au Sud-Kivu, 1 111 écoles ont également fermé leurs portes, privant 637 779 élèves d’éducation. Certaines infrastructures servent désormais de refuges pour des populations déplacées, d’autres sont complètement inaccessibles à cause de mines ou de zones de guerre.
La fermeture des écoles n’est pas un effet collatéral, mais un élément central de la guerre qui dévaste l’Est de la RDC. Les groupes armés exploitent ces espaces autrefois dédiés à l’apprentissage, en les occupant ou en les détruisant, transformant l’éducation en victime silencieuse de ces luttes sans fin.
Les enseignants, tout aussi affectés, sont dispersés, traumatisés ou forcés à l’exil, tandis que les élèves, confrontés à l’oisiveté, deviennent vulnérables à des risques tels que le recrutement forcé dans des groupes armés ou les violences sexuelles.
Le ministère de l’Éducation appelle à des interventions d’urgence pour endiguer cette crise : mise en place de structures temporaires, apprentissage à distance, réhabilitation des infrastructures détruites et soutien psychosocial. Mais l’ampleur de la situation dépasse largement les moyens disponibles.
La communauté humanitaire multiplie ses efforts, mais la solution de fond demeure politique. Tant que la sécurité ne sera pas rétablie, l’éducation restera un rêve inaccessible pour des milliers d’enfants.
Les conséquences d’une génération non scolarisée sont lourdes de menaces pour la stabilité future de la RDC. L’école est plus qu’un lieu d’apprentissage : c’est un refuge, un symbole d’espoir et un pilier pour bâtir une paix durable. Pour l’instant, ces piliers vacillent, et l’avenir de millions d’enfants reste suspendu au bord du précipice.
En marge des ruines des écoles, des enfants attendent, encore et toujours, une lueur d’espoir pour reprendre le chemin des classes.
Justin Mupanya, depuis Beni
![]()
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) E-mail
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Telegram
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp














