Haut-Katanga : Perquisition controversée dans la ferme de Moïse Katumbi, l’armée pointée du doigt

Une opération menée ce samedi matin par des hommes en uniforme militaire à la ferme Futuka, propriété de l’opposant congolais Moïse Katumbi, a provoqué une vague de réactions et d’indignation dans les rangs de l’opposition politique et de la société civile.

Située à une trentaine de kilomètres de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, la ferme Futuka qui abrite également une académie de football et des installations agricoles a fait l’objet d’une perquisition musclée, selon des sources locales. Les militaires auraient fouillé plusieurs bâtiments, y compris ceux utilisés par les jeunes en formation à la Katumbi Football Academy.

Cette intrusion a été dénoncée par Olivier Kamitatu, conseiller politique de Moïse Katumbi, qui a publié un message ferme sur les réseaux sociaux :

« Sans mandat, sans honneur, en violation de toutes les règles de droit, ce matin les forces policières ont profané la ferme et la Katumbi Football Academy, semant la peur parmi les travailleurs et les jeunes sportifs venus du Congo. »

Il y voit une attaque ciblée visant à intimider un opposant politique influent, en pleine période de tensions entre le pouvoir et certaines figures de l’opposition.

Si les autorités militaires, notamment la 22ᵉ région militaire ou la 2ᵉ zone de défense, n’ont jusqu’ici fourni aucune justification officielle, plusieurs observateurs s’interrogent sur le timing et les motivations réelles de cette opération.

Certains dénoncent une instrumentalisation des forces de sécurité pour affaiblir un acteur politique jugé trop critique à l’égard du régime, alors même que le pouvoir appelle à l’unité nationale et à l’apaisement.

« On ne peut pas prôner la réconciliation et, dans le même temps, réprimer ceux qui s’expriment de manière pacifique dans un cadre républicain », déclare une autre source locale.

Cette perquisition relance le débat sur le respect des libertés politiques en RDC et le rôle des institutions sécuritaires dans un climat électoral encore fragile. La coalition politique de Moïse Katumbi a annoncé vouloir saisir les juridictions compétentes et interpeller la communauté internationale.

À ce jour, l’armée reste silencieuse sur cette affaire qui prend une ampleur nationale. En attendant, les regards se tournent vers Kinshasa pour une réponse officielle.

Dieumerci Matu Chub

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