Alors que l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à une crise sécuritaire sans précédent, un récent rapport de l’Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (Ebuteli) met en lumière un dysfonctionnement inquiétant au sein du Parlement. Sur les 170 initiatives de contrôle parlementaire introduites entre septembre et décembre 2024, seules sept ont été examinées, et aucune ne concernait la situation sécuritaire, malgré l’intensification des combats sur le terrain.
Un Parlement silencieux face à l’urgence
Alors que les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, s’aggravaient, les députés semblaient se focalisés sur d’autres priorités. Ce n’est qu’après la chute de Goma et Bukavu aux mains des rebelles que l’Assemblée nationale a réagi en convoquant une session extraordinaire. Une attitude jugée tardive par plusieurs analystes.
« Pourquoi a-t-il fallu l’effondrement du front pour que l’Assemblée nationale prenne enfin en compte la situation sécuritaire ? », s’interroge Ebuteli dans son rapport.
Des députés avaient pourtant tiré la sonnette d’alarme. Le 16 septembre 2024, Élie Kambale, élu de Beni, avait adressé une question orale avec débat au ministre de la Défense sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu et en Ituri. Le 2 octobre, Marcel Zuma avait interpellé le ministre de l’Intérieur sur l’insécurité persistante dans plusieurs provinces. Le 10 octobre, Gratien Iracan avait soulevé la question de la présumée collusion entre certains éléments des FARDC et des groupes armés en Ituri. Aucun de ces dossiers n’a été inscrit à l’ordre du jour.
Une réaction tardive aux événements
La session extraordinaire de février 2025, convoquée sous pression après la chute de Goma, visait à proposer des solutions diplomatiques et politiques pour tenter de juguler la crise. Une commission mixte Assemblée nationale – Sénat a été mise en place, mais pour beaucoup, cette initiative arrive bien trop tard.
Le rapport d’Ebuteli souligne qu’il s’agit de la première fois qu’un tel nombre d’initiatives de contrôle parlementaire soit ignoré, alors que la RDC traverse une période critique sur le plan sécuritaire. Cette situation pose des questions sur la capacité de l’Assemblée nationale à jouer correctement son rôle de contre-pouvoir face à l’exécutif et à répondre efficacement aux préoccupations des citoyens.
Face à l’urgence, la classe politique congolaise est désormais sous pression. L’opinion publique attend des actions concrètes et non plus de simples débats.
Cedrick Katay Kalombo
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