Les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda connaissent un nouveau rebondissement après les déclarations fracassantes de Jean-Marie Vianney, ancien ambassadeur du Rwanda en France. Ce dernier accuse ouvertement le régime de Paul Kagame d’être responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en RDC, relançant ainsi un débat resté longtemps sous silence sur la scène internationale.
Un ancien diplomate qui brise l’omerta
Longtemps proche du pouvoir de Kigali, Jean-Marie Vianney a choisi de prendre ses distances et de dénoncer publiquement l’implication de l’armée rwandaise dans les massacres perpétrés en RDC depuis la fin des années 1990. Selon lui, le discours officiel du gouvernement rwandais, qui présente la crise dans l’Est congolais comme un simple conflit régional, est un écran de fumée destiné à masquer une réalité bien plus sombre.
« Le Congo n’a jamais attaqué le Rwanda. Par contre, notre armée a détruit des millions de Congolais par des assassinats directs ou indirects. »
Ces propos, lourds de conséquences, mettent en lumière des accusations que Kinshasa et plusieurs organisations de défense des droits humains n’ont cessé de formuler ces dernières années.
Le rapport Mapping : un document explosif toujours ignoré
L’ex-diplomate insiste notamment sur le Rapport Mapping des Nations unies, publié en 2010, qui documente les massacres et violations des droits humains commis en RDC entre 1993 et 2003. Ce rapport, qui pointe du doigt plusieurs armées étrangères, dont celle du Rwanda, n’a jamais abouti à des poursuites judiciaires concrètes.
« Il ne faut pas que la communauté internationale enterre le rapport Mapping. Il contient des preuves irréfutables des atrocités commises en RDC. »
Pour Vianney, l’inaction des grandes puissances, notamment les États-Unis et la France, aurait permis à Kigali d’échapper à toute responsabilité. Un silence complice qui continue d’alimenter l’impunité et la poursuite des violences à l’Est du Congo.
Une demande de reconnaissance officielle
Au-delà des constats, l’ancien ambassadeur appelle le régime rwandais à reconnaître officiellement son rôle dans la déstabilisation de la RDC et à demander pardon aux victimes.
« Le gouvernement rwandais doit avoir le courage de reconnaître son rôle dans la guerre au Congo et demander pardon au peuple congolais. »
Cette position rejoint celle du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, qui réclame la création d’un tribunal international pour juger les responsables des crimes commis en RDC.
Alors que les relations entre Kinshasa et Kigali restent extrêmement tendues, ces révélations risquent d’intensifier la pression sur le régime rwandais, mais aussi sur la communauté internationale, souvent accusée de fermer les yeux sur cette tragédie qui dure depuis près de trois décennies.
La question demeure : ces nouvelles accusations provoqueront-elles enfin une réaction à la hauteur des crimes dénoncés ?
Cedrick Katay Kalombo
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